mardi 17 avril 2007

Historique des représentations

Du 5 au 8 octobre 2006
La Comédie de Liège
Rue Bassenge, 22

4000 Liège

Du 19 au 21 octobre 2006
La Soupape
Rue A. de Witte, 26
1050 Ixelles

Les 30 et 31 mars 2007
Centre Communautaire de Joli-Bois (www.ccjb.be)
Avenue du Haras, 100
1150 Woluwe-Saint-Pierre

Le 2 avril 2007
Café-théâtre du Botanique
Rue Royale, 236
1210 Saint-Josse-ten-Noode

Quelques extraits

« Hitler et ses séides de Vichy avaient ressuscité les vieilles turpitudes médiévales : la rouelle et le bonnet pointu du Moyen Age étaient remis à l’honneur, mais comme tout le monde savait lire en ce vingtième siècle de progrès, on avait ajoutė l’écrit au symbole et le mot ‘juif’ se détachait en lettres noires, très denses »

« Huit semaines après, il ne restera rien de ces enfants.
Rien.
De la cendre en Pologne »

« Avez-vous jamais portė une étoile jaune sur la poitrine ?
Une grande étoile aussi large que la main, s’
étalant bien en vue, à la hauteur du cœur ? »


« Tant que l’administration policière n’aura pas exprimé ses regrets pour la rafle de ce 16 juillet 1942, nous pourrons déduire de ce refus de dénoncer le passé, que cette action n’était pas vraiment répréhensible.
Pourquoi n’a-t-on pas trainé sur le banc d’infamie ces criminels qui livrèrent des milliers d’enfants a la Gestapo ?
Jusqu'à mon dernier souffle, je témoignerai contre cette institution policière qui n’a jamais reculė devant l’ignominie »

« Nous ne savions pas que c’était la police française que nous devions craindre.
Nous ignorions que cette institution irait au-devant des revendications des nazis.
Comment pouvions-nous envisager que les chefs de la police française allaient suggérer à la Gestapo, non seulement l’arrestation des femmes, mais également celle des enfants.
Hypothèse invraisemblable.
Complices forcenés des bourreaux, les responsables de la police française estimaient qu’il ne devait pas rester de traces de leur méfaits.
Il ne fallait pas de survivants pour se souvenir des exactions commises en France par des Français. Les enfants ne devaient pas pouvoir témoigner sur l’assassinat de leurs parents.
Au four, les enfants ! »


Note d'intention

Cette pièce est douloureusement actuelle : elle démontre comment les mêmes évènements pourraient avoir lieu dès demain, dans notre société, notre fonctionnement. Et ce, sans que personne ne bouge le petit doigt, ni même ne réalise ce qui se passe.
Ce récit, c’est celui de la grenouille dans l’eau froide ; et que l’on fait chauffer. En effet, la marginalisation et la culpabilisation d’une population - par inertie ou obéissance administrative, et parfois civile - produit un système d’une efficacité comparable à celle un rouleau compresseur.

Tout peut recommencer demain, avec une autre « catégorie » de population.

Le récit, c’est-à-dire la parole de l’auteur-narrateur, est divisé en six voix, dont une symbolisant la mise en mémoire. Les cinq autres constituent l’intériorité, les souvenirs, les pensées, le passé – autant qu’il est possible de l’imaginer – de l’auteur-narrateur.

Cet oratorio vibre au rythme que le texte lui insuffle, visant ainsi à les mettre tous deux en relief. C'est un chant, un appel au souvenir, à la mémoire.

Bien que ces termes, à force d’être répétés, perdent leur sens.

La mémoire, la conscience :

Des victimes de ces évènements ;

Du processus mis en place visant à occulter certaines personnes d’une société.



L'auteur et l'adaptateur

MAURICE RAJSFUS (auteur) est né à Aubervilliers en l928 de parents juifs polonais, tous deux déportés après la rafle du l6 juillet l942. Historien, président de l’Observatoire des Libertés Publiques, il est auteur de nombreux ouvrages de référence sur la police, la Seconde Guerre Mondiale et l’Occupation.

PHILIPPE OGOUZ (adaptateur), comédien et metteur en scène, a obtenu le Molière du meilleur spectacle musical avec Tempo, en l990.

Le texte


Adaptée de trois livres de M. Rajsfus, Jeudi noir (l988), Opération étoile jaune (2002) et Chroniques d’un survivant (2002), la pièce La rafle du Vel d’hiv est un subtil mélange de la « Petite histoire » et de celle avec un grand « H », alliant et alternant ainsi souvenirs de l’auteur et événements politiques.

« 1942, c’est l’année terrible… »
Un enfant de l4 ans sera raflé puis, par un hasard inexpliqué, libéré.
À travers ses yeux d’enfant, il se souvient.
À travers ses yeux d’adulte, il analyse ; toute l’administration et la fonction publique seront occupées à organiser consciencieusement le plus grand rapt que « Paris ait connu depuis la Saint-Barthélemy ».
Cette pièce dévoile les mécanismes d’un système déjà existant et qui aura soigneusement appliqué les consignes de l’ordre nazi – à savoir, l’administration, l’administration française – l’ayant même, sur de nombreux plans, devancé et égalé.